Tes premiers pas à la fédé marocaine datent de 2012, dans un rôle d’adjoint. Dix ans plus tard et après diverses expériences, tu es devenu sélectionneur. L’attente a été longue ?

 WALID REGRAGUI  : Non, je ne crois pas. Mon parcours m’a servi de préparation. Je me suis enrichi à travers mes expériences et si on m’avait donné l’équipe plus tôt, je ne sais pas si j’aurais été prêt pour un tel poste. Gérer la sélection d’un point de vue sportif, mais canaliser aussi la pression inhérente à une telle fonction, ça nécessite de l’expérience. Je me construis lentement. Il y a dix ans, mon objectif n’était pas forcément de devenir sélectionneur. C’est un tel honneur que c’est difficile, voire un peu prétentieux de dire que c’est une ambition. Donc, quand c’est arrivé, j’ai pris ça comme une récompense. J’ai l’impression que c’est venu au bon moment. Le fait que, pour l’instant, ça se passe bien me conforte dans mon idée.

Quand tu dis que ce n’était pas une ambition, c’est parce que le poste te semblait trop gros ? Tu pensais ne pas être à la hauteur ?

 WALID REGRAGUI  : Non, je ne dis pas ça. C’est une fonction merveilleuse, un poste qui fait rêver quand on devient entraîneur. Diriger la sélection de son pays, quoi de plus beau, surtout quand, comme moi, on a porté ce maillot ? C’est venu petit à petit. J’ai construit cette ambition. À dire vrai je me voyais plutôt candidat un peu plus tard, vers 2026. Mais quand c’est arrivé, j’étais évidemment heureux et prêt à rendre la confiance qu’on a mise en moi.

Remontons plus loin encore. Quand tu jouais à Corbeil dans des petits tournois amateurs, de quelle vie tu rêvais ?

 WALID REGRAGUI  : Comme tous les jeunes joueurs,...