
Dès la sixième minute du match d’ouverture du Mondial 2006, à Munich, opposant l’Allemagne au Costa Rica, Philipp Lahm, 22 ans, décoche une frappe à vingt mètres du but adverse. D’un tir magistral en pleine lucarne, la Mannschaft ouvre le score, sous les yeux du monde entier. Un but lourd de conséquences, en forme d’introduction à la dix-huitième édition de la Coupe du monde de football, qualifiée de Sommermärchen par les Allemands. Un « conte de fées estival ».
Pourtant, jusque-là, tout n’a pas été rose. À commencer par les résultats de l’équipe menée par Michael Ballack, qui a essuyé plusieurs revers lors des matchs de préparation. Il est alors de bon ton de critiquer les choix du jeune sélectionneur, Jürgen Klinsmann. En cause, l’absence de fond de jeu, mais aussi des décisions managériales et un mode de communication jugés trop avant-gardistes pour les instances sportives. Début mars, une cinglante défaite contre l’Italie (1-4) a donné lieu, à trois mois de la compétition, à un déchaînement médiatique contre le « réformateur maudit ». « L’équipe allemande est en crise », a titré le quotidien Bild, incitant même ses lecteurs à revoir leurs attentes à la baisse.
Les politiques aussi nourrissent quelques inquiétudes. « Si nous avons de la chance, nous retrouverons cette légèreté estivale que nous avons connue en 1995, lors de l’emballage du Reichstag par Christo. Et dans le meilleur des cas, nous nous rendrons compte à quel point nous sommes un grand pays », a soufflé sans se mouiller le ministre fédéral de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble. Finalement, le bilan dépassera les espérances. À l’issue du premier match, une victoire libératrice face au Costa Rica (4-2), le 9 juin, l’Allemagne exulte. Les touristes et spectateurs étrangers louent l’hospitalité et l’organisation de la compétition, dont le slogan, « Die Welt...
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