Éditos
Entraîneurs : l’art de décevoir Gratuit
Le 23 avril 2024
Au centre du cirque du football contemporain, le coach est le personnage principal. Seul contre tous, il n’a pas fini de payer le prix d’un tel privilège. Comme « philosophe » avant lui, « entraîneur » est en passe de devenir une insulte.
Entraîneurs : l’art de décevoir

On ne peut jamais compter sur eux. Personnages centraux du football contemporain, ils sont les plus exposés, les plus écoutés mais aussi les plus jugés, critiqués, admirés, enviés. Comme sur Trip Advisor ils sont désormais notés après chacun des matchs de leur équipe, charge étant confié au terrible juge d’évaluer la qualité de son travail au regard de la prestation des joueurs titulaires. Anciennement personnages secondaires devenus en quelques années personnages principaux, les coachs ont fait leur entrée dans le grand panoptique du football. Pierre Sage partageait ainsi une évidence dans une interview accordée à L’Equipe ce week-end « Le meilleur onze, ce n'est pas mettre les onze meilleures individualités, c'est mettre la meilleure équipe. C'est pour ça que quand des gens extérieurs font leur onze type, je trouve que c'est une ineptie, car ils n'ont pas les informations qu'on a. » Pourquoi l’entraîneur décide-t-il ? Parce qu’il sait ce que tous les autres ignorent. Simple. Basique.

D’où vient alors la rage que suscite le moindre de ses mystères ? D’où vient la colère, la morgue, les sarcasmes que ne manquent pas de susciter un résultat décevant ? Un célèbre agent, rigolard, m’attrapait le bras l’autre jour « et alors comment il va le philosophe du Morbihan ? » Eclat de rire général.  D’autres internautes anonymes ne manquent jamais de me faire savoir tout le mal qu’ils pensent de Régis Le Bris et bientôt, me préviennent-ils, de Pierre Sage. Le manège peut reprendre et toujours cette question : « c’est bien de donner de bonnes interviews, mais… ». Inévitablement la vielle controverse entre pensée et action reprend — toujours au détriment de la première, soit dit en passant. Et alors, par un étrange retournement, « philosophe » (toujours employé entre guillemet) se change en insulte déclenchant l’hilarité générale. Un jour « entraîneur » aussi en deviendra une. Préparez-vous.

Toute ressemblance...

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