Le 21 décembre 2023, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) rendra un verdict décisif pour la création ou non de la SuperLigue Européenne de football. Une décision très attendue puisqu’elle pourrait révolutionner l’avenir du ballon rond. Après la première tentative avortée en avril 2021 les chefs de fil favorables à la création de cette compétition de clubs oligarchique : le Real Madrid et le FC Barcelone, pensent pouvoir inverser la tendance grâce au tribunal de commerce de Madrid qui a demandé aux juges de la CJUE d’étudier ce dossier, en estimant que l’UEFA exerçait un monopole sur les compétitions. Selon Pierre Rondeau économiste du football : « l’UEFA, au nom de la spécificité du modèle sportif européen, pourrait conserver le monopole de régulateur du football continental mais perdre le monopole d’organisateur des compétitions ». Pour ma part je voudrai à travers un exposé historique mettre en évidence que dans un premier temps le football a été un élément important de la construction européenne, alors que dans un second temps son évolution depuis le début du XXI siècle marque une dérive oligarchique, miroir des dérives oligarchiques des sociétés occidentales.

1 La construction de l’Europe du football s'est révélée plus rapide que l’Europe économique et politique, et contribue à l’unification d'un continent initialement divisé.

Le 25 mars 1957, le traité de Rome créa la CEE (communauté économique européenne) qui comprit initialement six nations, la France, la RFA, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. La construction politique et économique de l’Europe connut plusieurs élargissements : en 1973 avec l’intégration du Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark, en 1981 avec l’intégration de la Grèce, en 1986 avec l’intégration de l’Espagne et du Portugal, en 1995 avec l’intégration de l’Autriche, la Suède et la Finlande, en 2004 avec l’intégration de 10...