Éditos
Atal et les millionnaires de l’inconséquence Gratuit
Le 17 octobre 2023
Youcef Atal a été suspendu « jusqu’à nouvel ordre » par l’OGC Nice à la suite d’un post lié au conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Comment expliquer cette culture de l’amalgame qui peu à peu dévore le moindre effort de structuration intellectuelle et mentale ? L’édito de Thibaud Leplat.
Atal et les millionnaires de l’inconséquence

Peut-on condamner ce qui est éphémère ? Le joueur de l’OGC Nice Youcef Atal a relayé pendant quelques secondes un message antisémite 24 heures après qu’un prof de français eût été poignardé dans un lycée au cri de « Allah Akbar » à Arras et en pleine fièvre entre Hamas et Israël. La question est difficile parce qu’elle porte sur un impensé qui nous obsède depuis les premiers jours de notre histoire d’amour avec le football. On aime sans retenue ce jeu. On lui dédie une bonne partie de nos vies. On a parfois même le sentiment que le reste de l’existence utile ne sert qu’à se divertir avant que les journées de championnat ne reviennent enfin. Le bon Youcef n’est pas un mauvais bougre. Et quand il se pétait les cuisses (un match sur deux), on avait mal à sa place. A Nice, on le sait bien. Si son corps avait été fiable, il y a longtemps qu’il aurait quitté le club. Au fond, les blessures nous prémunissaient contre la décadence.

Mais quand on apprit que le latéral algérien avait forcé la décence et relayé — quelques secondes — les vociférations d’un triste personnage (dont on effacera volontairement le nom ici) appelant son Dieu à « envoyer un jour noir sur les juifs », l’émotion fut aussi sombre que profonde. Un gamin au sourire d’ange pouvait donc partager des pensées mortifères. Pris de remords, le joueur effacera rapidement la publication de son compte sans parvenir à en effacer la trace dans nos esprits. L’information fut reprise par de nombreux zélateurs, pressé de relayer ce que tout le monde redoutait : aucun consensus chez les footballeurs au sujet de la situation en Palestine. C’est le moins qu’on puisse dire.

« Fan du sportif »

Un autre souvenir remonta instantanément à la surface. Le 1er...

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