Que signifie accepter « une offre qu’on ne peut pas refuser » quand on n’est pas Marlon Brando ? C’est la grande affaire de ce mercato d’été depuis que les trésors nationaux européens émigrent, millions par millions, en Arabie Saoudite. La liste est longue : Ruben Neves (55 millions de transferts, 14 millions par an, x 5), Seko Fofana (19 millions de transfert, 15 millions par an, x10), Milinkovic-Savic (40 millions de transfert, 20 millions par an, x 7), Firmino (libre, 22 millions par an, x2,5), Brozovic (18 millions de transfert, 25 millions par an, x3), Kanté (25 millions par an, x 2,5), Benzema (100 millions par an, x 7).

Au-delà de la célérité avec laquelle les joueurs abandonnent leurs ambitions sportives, ce qui impressionne le plus, évidemment, c’est l’effet hypnotique du multiplicateur des salaires proposés: x2, x 5, x 7, x10. Face à de telles opérations, le camarade Kevin Diaz (que j’embrasse), la semaine dernière dans l’émission, n’a eu qu’une phrase pour expliquer ces choix  « une offre qu’on ne peut pas refuser ». D’où vient en effet que les montants annoncés soient à ce point contraignants ? Qu’est-ce qu’on accepte quand on accepte une offre qu’on-ne-peut-pas-refuser  ?

La bourse ou la vie

Rappelons l’origine de cet adage dans Le Parrain. Le jour du mariage de sa fille, Vito Corleone (alias Marlon Brando) distribue les faveurs en forme de créances à recouvrir plus tard. Quand c’est au tour de son filleul, Johnny Fontane, le faux Franck Sinatra de la famille, de se plaindre du directeur du studio qui ne l’a pas retenu pour un film, le Parrain se lève, l’accompagne vers la porte de son bureau et lui tape la joue « I’m gonna make him an offer he can’t refuse ». L’offre en question sera la tête...