Éditos
Hervé Renard, par l’odeur alléché Gratuit
Le 30 janvier 2024
Hervé Renard a été à l’initiative d’une curieuse demande de « prêt » à une sélection concurrente. Et, ce qui est peut-être pire, ses chefs ont vu dans cette manœuvre grossière un motif d’admiration.
Hervé Renard, par l’odeur alléché

Le quotidien du football est un éternel émerveillement. Quand jeudi dernier, au détour d’une conversation, on apprend qu’Hervé Renard, coach de la sélection féminine française, avait demandé à exercer quelques jours son métier sur le banc d’une fédération concurrente (Côte d’Ivoire masculine), les bras se sont allongés jusqu’à tomber sur le sol. L’appel divin avait pris une forme téléphonique : « quand vous avez le président de la Fédération, le Premier ministre du pays qui vous le demandent, je n'avais pas le droit de dire non. » expliquera ensuite le prophète. Comme Moïse face au buisson ardent Renard était en communication directe avec l’au-delà (de Clairefontaine). Apparemment, il fallait s’en féliciter. Tout ce qui sera ensuite révélé au sujet cette étrange tractation — céder l’un de ses employés à une Nation en pleine compétition — a rang depuis ce jour de mystère biblique.

Le plus étonnant n’est même pas la nature folklorique de cette proposition. A première vue, elle fait même plutôt sourire l’observateur. Et pour cause. Le bon sens murmure naturellement à l’oreille la réponse évidente : « non, évidemment, on ne prête pas son sélectionneur en exercice ». Ou alors faisons la même chose avec un ministre de l’éducation, un chef d’Etat-Major, un directeur d’administration ou un Premier Ministre en poste. En matière régalienne, on ne plaisante avec les prérogatives et le sens politique, sur ce point, est formel: c’est une proposition absurde et dangereuse pour l’équilibre de l’administration qui s’y soumettrait. Jean-Michel Aulas, chef du football féminin, en a même été d’abord convaincu « spontanément, j'ai craint que de prêter le sélectionneur à un autre pays donne une étrange image ». Aulas s’est ensuite souvenu de la leçon de Talleyrand « méfiez-vous de votre premier mouvement: c’est le bon ».

L’image du football féminin

Car au diable la méfiance, on est ici au pays des...

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