L’analyse des évènements passés peut-être vu sous trois formes : l’histoire, la mémoire, le roman identitaire. 

Pour faire simple l’histoire est l’analyse des évènements passés s’appuyant sur une démarche qui se veut objective, rationnelle, scientifique en travaillant sur un corpus de documents ( archives, livres publiés, articles dans les revues spécialisés, documentaires, témoignages.. ). La Mémoire quant à elle peut-être complémentaire de l’histoire, mais également s’y opposée. Elle est une vision sélective, subjective, émotionnelle des évènements passés, visant à renforcer la cohésion d’un groupe et très marquée par les enjeux présents. La Roman identitaire a connu son apogée au XIX siècle à travers les romans nationaux à une époque de consolidation des états-nations. Le roman national est le fruit de l’amalgamation d’épisodes historiques plus ou moins héroiques et légendaires qui mettent en lumière des valeurs considérées comme essentielles par la nation. Il a joué un rôle central dans la construction et la consolidation des consciences nationales.

Le grand Stade Reims aujourd’hui figure à la marge de la mémoire du football français à la différence de l’AS Saint-étienne des années 1970 et du Marseille de Bernard Tapie. Pourtant d’un point de vue historique il incarne la première équipe française de club qui brilla sur la scène internationale alors que le football de l’Hexagone n’exista pas entre 1904 et 1975 en dehors de la parenthèse rémoise justement. Six fois champion de France et deux fois vainqueur de la coupe de France entre 1949 et 1962, les Rémois remportèrent la coupe latine ( ancêtre de la coupe d’Europe des champions conquise également deux fois par le Real Madrid, deux fois par Barcelone, deux fois par le Milan AC, une fois par le Benfica Lisbonne ) en 1953 en battant en demi-finale Valence et en surclassant en finale le Milan AC 3-0, que les...