Éditos
Misères de la pensée ultra Gratuit
Le 5 décembre 2023
Il y aura donc eu finalement un mort. Samedi soir, à Nantes, un père de famille a été poignardé à quelques centaines de mètres de La Beaujoire et juste devant un bar rempli d’ultras. Jusqu’ici tout va mal.
Misères de la pensée ultra

Le fond des abîmes a-t-il été atteint ? Lundi matin, sur France Inter, la ministre des sports prenait la parole au milieu du silence. « On ne peut pas continuer comme ça dans le foot. En même temps faut être lucide (…) ce n’est pas spécifique à la France (…) mais c’est juste pas possible de continuer comme ça. Il faut une initiative globale, une réponse globale et, à situation radicale, mesure radicale ». L’oreille se tend, le corps tout entier se dit qu’il est l’heure de se mettre au travail. Comment éradiquer la haine et la violence dans les stades ? « Pour l’instant, il faut s’arrêter sur les déplacements de supporters. C’est juste pas possible ». Mouais.

Pour prendre la mesure de la connerie ambiante, il aurait pourtant suffit de dérouler un fil : à Nantes,  samedi soir, un groupe de supporters niçois en convoi de VTC (?) se retrouve au milieu d’une foule d’ultras encagoulés (?) quelques minutes avant un match. Parce qu’apparemment, on n’a pas le droit, en France, de circuler proche d’un bar occupé par des ultras adverses (?), le convoi est pris à parti, secoué, malmené. Un chauffeur panique. Un homme est poignardé. Conclusion de l’enquête: la connerie humaine a encore frappé. Réponse « globale » de la ministre : supprimer les déplacements de supporters adverses. Enfin, quand c'est possible. Autant soigner le cancer par une interdiction de l’éclairage public.

« Philosophiquement »

Supprimer les déplacements n’est pas une mesure mais un préalable. Lors de sa célèbre audition devant les députés de l'Assemblée nationale le 22 novembre dernier, le président de la Ligue semblait lui-même dépassé par le football qu’il était pourtant venu éclairer. Tandis que son DG, armé d’un classeur rempli de fiches bristol égrenait l’activité quotidienne de son administration, Vincent Labrune n’en finissait pas...

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