Au fond, c'est quoi être Français ? Sur le chemin qui me menait au stade de Lusail pour assister à la finale de la Coupe du monde, la question se posa inévitablement devant le spectacle des maillots argentins portés par de nombreuses personnes ne parlant pas un mot d'espagnol. Dans cette mondialisation du football et la "clubisation" qui s'en dégage, nous étions seuls, les 5000 supporters des Bleus à soutenir ces 24 champions.

En tribune, nous sommes évidemment passés par toutes les émotions et c'est sans doute pour cela que les gens parlent d'une des plus belles finales de l'histoire. Tout d'abord la fierté d'être là, seuls, face au 50 000 supporters de l'Argentine. On ne nous entend pas... ou peu ? u'importe. Seuls contre tous, nous sommes là, fiers, comme des coqs en basse cour. Vint rapidement l'inquiétude. Puis la déception et la frustration devant le triste spectacle de la première mi temps. La colère en deuxième mi temps puis l'espoir à la 80ème, l'extase à la 81ème, l'euphorie et l'engoisse en quise de finale. Nous sommes passés par toutes les émotions, pour terminer dévastés mais fiers. Les larmes aux yeux mais le poing serré.

Sans parler des aspects techniques et tactiques du match. Ces 24 Bleus ont été les dignes successeurs de ceux de 82, 86 ou même 2006. Ils ont perdu de façon romanesque et romantique, les armes à la main? La France ne sait pas perdre petitement ni discrètement. Elle convoque toujours la dramaturgie à sa table. Qu'importent les blessures, le covid, les circonstances du match... ils n'ont pas lâché. Il y a tout dans ce match qui a mêlé le pathétique et le beau, le courage et la rcuauté. Ici tout est résumé ce qui nous définit et ce qui rend cette équipe si française....