Au pays de Cervantès et de Vinicius, on a vite compris que cette énième tunique rouge et blanche était à prendre très au sérieux. Non, l’agitation suscitée depuis plusieurs semaines au nord de la Catalogne n’est pas un vulgaire feu de paille qui aurait pris dans le dos du géant voisin le FC Barcelone, débarrassé temporairement de son rival l’Espanyol relégué. Oui, le socios ibérique qu’il prenne son cafe con leche sur la Plaza Mayor de Madrid, aux abords de la Ria à Bilbao ou face à la Marina de Valence, sait que la Liga endormie par un trio de tête ultra dominant, n’est jamais un long fleuve tranquille. Pour preuve, douze journées après l’ouverture de la saison 2023/2024 Gérone en est le leader et son petit stade de Montilivi une place reconnue. Comment le club catalan est-il devenu plus qu’une tendance et jusqu’où peut-il aller ?

Une ascension tardive mais fulgurante

Rappeler l’histoire du club de Gérone (ou FC Girona) file plus vite que le destin qu’il rencontre ces quinze dernières années. En effet, la ville ne possède qu’une petite histoire sportive dans l’élite (football et basket). Le FC Girona est apparu sur les vestiges de l’UD Girona, créé en 1921 pour unifier les nombreux petits clubs de la ville et disparu en 1930 en raison de problèmes financiers. Ainsi sont nés les joueurs aux tuniques rouges et blanches, les Blanc-i-Vermells. S’en est suivi une croissance dans l’anonymat des étages inférieurs du football espagnol pour un palmarès rachitique : six titres (1D3, 5D4). Néanmoins, trois noms emblématiques demeurent : Félix Farro, joueur le plus capé du club avec 600 matchs (1930-1946), Puig Curta qui a fait une carrière au Barça et enregistré trois sélections nationales, et Isidre Sala, premier joueur de Gérone à avoir représenté la sélection olympique lors...